Les alphabets de communication

L'alphabet classique

Le code le plus simple est simplement l’alphabet lui-même tel qu’on l’a tous appris à l’école maternelle : ABCDEF…
Mais on s’en doute cet alphabet n’est pas vraiment adapté à ce moyen de communication. En effet certaines lettres qui reviennent fréquemment dans la langue française sont situées très loin dans l’alphabet, par exemple le S. Néanmoins, on y a recours lorsque la personne est encore très fatiguée (peu de temps après l’AVC) car il ne demande pas de concentration ni de la personne LIS ni de son entourage qui est encore désorienté. Il permet à l’entourage de ne pas quitter des yeux la personne LIS.

L'alphabet ESARIN

Ce code consiste à placer les lettres dans leur ordre de fréquence d’apparition dans la langue française, à savoir :
ESARINTULOMDPCFBVHGJQZYXWK
On peut noter qu’il s’agit là de l’ordre des fréquences dans la langue écrite, il est certain que dans la langue orale cet ordre peut être un peu différent.
Le « je » revenant très souvent, on peut déjà replacer le J vers le début, et repousser au contraire le S puisque le respect des accords grammaticaux (au pluriel) n’est pas une priorité pour ces patients qui cherchent surtout à s’exprimer rapidement, par exemple :
EJARINSTULOM…

Les tableaux de communication

Une méthode qui accélère largement la communication consiste à remplir l’alphabet dans un tableau à double entrée, on commencera par proposer au malade « 1ère ligne », « 2e »… puis une fois la ligne sélectionnée on égrène les lettres de la ligne.

Il est important de noter, lorsqu’on établit un tel tableau, que les lettres situées sur une même diagonale (dans le sens en haut à droite vers en bas à gauche) sont accessibles avec le même nombre de validations (il suffit de le vérifier sur un exemple pour s’en assurer). Ainsi on tire le maximum de gain en rapidité du tableau lorsqu’on le remplit en diagonale.

 

Par exemple, avec le code ESARIN :

Dans l’exemple précédent, il reste plusieurs cases pour rajouter des expressions entières qui reviennent souvent, comme « merci » ou « bonjour » ou encore « comment ça va ? » ou encore les chiffres. On peut aller encore plus loin dans l’amélioration des tableaux de communication, et il existe aussi beaucoup d’autres codes.

Avec le code de communication EANRCV (conseillé par ALIS) :

Code de communication conseillé par ALIS

Pièges et astuces

  • Recopier le tableau de communication sur un grand carton disponible pour tous et à mettre en évidence dans la chambre.
  • La prédiction de mot : il est souvent facile avec deux ou trois lettres de deviner le mot auquel pense le LIS, il est alors beaucoup plus rapide de le lui proposer directement.
  • Définir un signe pour dire « je ne sais pas » ou « je veux parler ».
  • Eviter de poser des question « négatives » : par exemple, « vous n’avez plus mal à la tête ? » auquel la réponse sera forcément ambiguë : un « oui » peut tout aussi bien dire « oui j’ai encore mal à la tête » comme « oui je n’ai plus mal à la tête »
  • Eviter les propositions à double précision, comme « veux-tu manger un gâteau ? » (manger : oui, mais pas un gâteau)