Coup de chapeau à TOUS les auxiliaires de vie !
Proches attentionnés ou professionnels, ils caractérisent le dévouement, la patience et l’attention à l’autre. LIS depuis 23 ans, Christie Boineau témoigne de l’impérieuse nécessité de rappeler combien ceux qui l’accompagnent au quotidien lui sont indispensables.
Un grand coup de chapeau tout d’abord à mon mari …
Depuis 23 ans que le LIS est venu s’installer dans notre couple ; il reste fidèle au poste pour mes soins de bon matin, du soir , de la nuit, weekend et jours fériés : un véritable infirmier. Et puis sans lui pour me manipuler, je passerais beaucoup de journées au lit et sans confort.
Il m’a fallu 2 ans d’hôpital pour me remettre de mon A.V.C. avant un retour à domicile et encore quelques années pour se rendre compte qu’une petite vie était possible…
Passé le choc du bouleversement familial : il reste tout de même quelques cicatrices indélébiles, nous avons repris une petite vie sociale : concerts, promenades, brocantes, quelques invitations, vacances … Maintenant, il est à la retraite et c’est la lassitude qui est venue prendre la plus grande place dans notre couple , mais on tient le coup. Serait-ce un reste d’amour ?
… ainsi qu’à Aïda, mon auxiliaire de vie, mes jambes et parfois même… ma tête
Trop souvent, je lis du mal sur les auxiliaires de vie, qui pourtant nous sont indispensables.
C’est pourquoi j’ai eu envie de partager ma propre et longue expérience.
Cette année, cela fera 20 ans qu’Aïda partage ma vie dans une partie de la journée, depuis mon AVC de 1999 qui m’a laissée en état de LIS.
Je lui dois beaucoup.
Au début, c’est elle qui au bout de quelques mois m’a redonné le goût de sortir : d’abord 1 heure puis petit à petit des sorties un peu plus longues encadrées par mon mari : on a dû faire tous les magasins alentours.
Puis elle s’est risquée à m’emmener, seule, pour diverses sorties parisiennes (musée, jardins publics, canal st-martin et autres), des cinémas et même de véritables épopées comme Auvers sur Oise par 40 degrés à l’ombre et les moissons autour de nous… On s’y croyait… ou cette fois où nous sommes revenues sur une dépanneuse. Que de bons souvenirs.
Elle a démontré à mes proches que beaucoup de choses étaient encore possibles.
Plusieurs années après, elle a entrepris de me remettre sur un ordinateur, ce qui s’est fait avec l’aide d’ALIS et 10 ans plus tard ; je ne peux plus me passer de cette technique.
Aïda, bien sûr, assure les petits soins médicaux et de toilette, c’est aussi grâce à elle que j’ai toujours une bonne présentation (coiffure, tenue générale, allure). Pendant des années, elle a tourné les pages de mes livres, me rend visite à chacune de mes hospitalisations, m’accompagne parfois un moment lors de nos vacances, partage avec moi tout ce qui se rapporte au jardinage (achat, plantation, petit entretien, sans oublier la cueillette) et puis bricole tellement de choses autour de moi que j’en oublie certainement beaucoup.
Non seulement, j’ai besoin d’elle dans toutes les choses ou elle me seconde et même me préface souvent dans beaucoup d’actes de ma vie. Elle est à la fois mes jambes et parfois ma tête.
Christine BOINEAU – [email protected]