Auxiliaire de vie : un métier passion – Rencontre avec Katia Pluta

Une reconversion plus que réussie pour Katia qui a échangé son poste de responsable de caisse en grande surface pour se former au métier d’auxiliaire de vie. Depuis 5 ans au côté de Maryse Lennon, Katia pose un regard avisé tant sur son quotidien que sur un statut professionnel dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’attire pas les vocations. Alors même qu’aujourd’hui c’est avec joie qu’elle se rend tous les matins au travail pour une mission où quoiqu’elle fasse elle se sent utile et reconnue !
Grandeurs et contingences d’un métier par une personne aussi souriante qu’efficace.

Suivant les traces d’une grand-mère à l’époque “assistante de vie aux familles“, Katia a suivi les 6 mois de formation puis une validation des acquis pour obtenir le diplôme d’état d’auxiliaire de vie sociale (deavs) aujourd’hui appelé deaes , Diplôme d’état Accompagnant éducatif et social. Elle exerce aujourd’hui ses compétences au sein de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural) à Scaer dans le Finistère où elle est même tutrice pour accueillir des stagiaires scolaires ou en reconversion et découverte du métier.


« L’avantage de cette formation est faire entrer la profession d’auxiliaire de vie dans le cadre du dispositif fixé par l’avenant 43 de la convention collective qui a enfin revalorisé le métier », explique Katia. « Merci le confinement Covid d’ailleurs ! Mais le métier avait déjà beaucoup évolué pour intégrer les nouveaux besoins liés au vieillissement de la population et à ses attentes de maintien à domicile. Avec pour conséquence une reconnaissance à laquelle est associée, au moins pour les salariées d’associations comme l’ADMR, un meilleur salaire annualisé sur la base d’un temps complet, des frais kms revus à la hausse… Un vrai statut qui change radicalement avec celui des auxiliaires de vie des entreprises privées à but lucratif qui jonglent encore avec des heures payées à l’unité, des ruptures d’activité, une ancienneté non reconnue, des frais kms sans raison bien en dessous des nôtres ».

Il fallait bien çà si l’on en croit les chiffres du décalage entre les vocations et les besoins réels de la population. « Abandon de la vie de famille “normale“, travail les dimanches et jours fériés…, posé ainsi la fiche de poste n’est pas hyper attractive », s’amuse Katia. « Tous les métiers comportent des inconvénients, et le couvreur ou le livreur ont clairement des postes plus difficiles. ADMR est un métier de passion où chaque journée apporte un lot de satisfaction personnelle que bien peu de métiers offrent au quotidien. J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi cette filière n’est pas plus valorisée ne serait-ce qu’au niveau des ANPE. Alors que c’est un métier très enrichissant où le seul sourire de la personne que vous avez accompagnée efface tous les désagréments que vous avez pu subir dans la journée ».

Respecter la liberté de choix et de décision

Avant tout un métier de relation humaine qui fait du bien-être et du confort de l’autre le moteur de l’action. « Même si après 5 ans au côté de Maryse je garde volontairement le vouvoiement synonyme de respect, nous parlons comme des amies, des enfants, de la vie, de l’avenir, en gardant toujours la juste distance. Tout l’enjeu de notre mission est de nous adapter à la situation du domicile pour lequel nous travaillons. La famille Lennon a fait le choix de ne pas changer ses habitudes. Le mari de Maryse travaille, ses enfants sont partis vivre leur vie. Je suis là pour ne surtout pas être intrusive et respecter ce qui fait de son domicile son cocon. Ce n’est pas nous qui faisons à notre manière mais à celle qu’ils avaient l’habitude de faire. La personne LIS est frustrée de ne plus pouvoir faire et n’ose bien souvent pas demander. Il faut observer, deviner, anticiper et déployer de mini attentions pour comprendre son parfum ou sa couleur préférés, rassurer quand une angoisse s’exprime même si c’est par des gestes d’agacement, aller au-delà de ce qui est souhaité pour que l’initiative lui appartienne toujours ».

Maryse n’en pouvait plus d’avoir chaque semaine une personne différente qui ne pouvait matériellement pas apporter cette bienveillance que la durée a permis à Katia d’installer « Depuis 5 ans nous sommes toujours les mêmes 4 ADMR à l’accompagner. Savoir ne pas dire “oui oui“ alors que l’on a pas compris, faire répéter pour être sûre d’être dans le vrai, veiller aux points d’attention spécifique (fausse route, coquetterie, collaborer au maximum avec les collègues pour que le relais soit impeccable). Je ne me soucie pas de savoir si ce que la famille retiendra de la journée est que je n’ai pas eu le temps de laver la vaisselle. La seule chose qui me motive est le sourire de Maryse pour me remercier d’avoir respecté sa liberté et permis de l’exprimer.

Accompagnant aussi des personnes âgées je sais combien on a souvent tendance à les infantiliser. Pour le LIS qui a toute sa tête, il est primordial de respecter avant tout sa liberté ! »

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